PL finalistes 2021
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Du 10 au 13 février 2021, le jury international du Prix Liberté s’est réuni en visioconférence pour étudier les 370 propositions candidates au Prix Liberté et retenir trois personnes ou organisations engagées dans un combat exemplaire en faveur de la liberté. Présidé par Nadia Khiari, dessinatrice tunisienne, connue pour son personnage Willis from Tunis, le jury a révélé, samedi 13 février à l'issue des délibérations et d'un vote, le nom des trois personnes retenues pour la troisième édition du Prix Liberté.

Prix Liberté

Les trois personnes nommées par le jury international pour le Prix Liberté 2021 sont : Sonita Alizadeh (Afghanistan), Agnes Chow (Hong Kong), Omar Radi (Maroc)

 

Sonita Alizadeh

25 ans

Afghanistan

Sonita_Alizadeh​Sonita Alizadeh ©Randy Shropshire
​Sonita Alizadeh ©Randy Shropshire

 

Sonita Alizadeh est une rappeuse née en Afghanistan sous le régime taliban qu’elle a fui pour se réfugier en Iran, à Téhéran. "Mon enfance, c'était celle de tous les Afghans, remplie par la guerre, la pauvreté, la peur de perdre un proche. Nous avons quitté l'Afghanistan parce que ma famille avait peur de la guerre, des Talibans. Nous avons fui pour l'Iran, pour notre survie." Enfant, elle a réussi à échapper par deux fois au mariage précoce arrangé par sa famille. A Téhéran, elle est prise en charge par une ONG pour lui donner accès à l’éducation et à un travail de femme de ménage qui lui permet de payer ses fournitures scolaires. “Un jour où j'étais en train de nettoyer le sol, j'ai entendu Eminem, je ne savais pas qui c'était... Il était tellement en colère et je me suis sentie tellement connectée à lui. Et c'est là que j'ai décidé de rapper.” Dans sa chanson “Filles à vendre”, Sonita Alizadeh raconte son histoire pour protester contre les mariages des enfants. En Afghanistan, le clip de Sonita engrange les vues sur Youtube. Un véritable phénomène. Elle devient le visage de ces enfants que l'on vend.

Grâce à de nombreux soutiens, Sonita Alizadeh étudie aujourd’hui les sciences politiques aux Etats-Unis et ambitionne de travailler dans les institutions internationales pour y continuer son plaidoyer pour l'enfance.

 

“J'ai parlé dans le monde entier devant des décideurs et des dirigeants pour rappeler qu'il faut que les filles aillent à l'école, à la fac pour avoir confiance en elles, pour être capable de devenir qui elles veulent être.”

 

Candidature proposée par des élèves du Lycée Nelson Mandela de Nantes, du Lycée Augustin Fresnel et du Lycée Charles de Gaulle de Caen.

 

 

Agnes Chow

24 ans

Hong Kong

Agns_Chow​Agnes Chow ©Keith Tsuji
​Agnes Chow ©Keith Tsuji

 

Agnes Chow, 24 ans, est l’une des figures de proue du mouvement pour la démocratie à Hong Kong, territoire sous tutelle chinoise depuis 1997. Elle rejoint le mouvement étudiant Scholarism à 15 ans et en devient la porte-parole aux côtés de Joshua Wong. Ce mouvement milite notamment contre l'introduction de cours d'éducation morale et nationale à l'école. La réforme est enterrée face à l’ampleur de la mobilisation. A 17 ans, elle s’engage dans « la révolte des parapluies » qui réclame le suffrage universel à Hong Kong. En 2016, elle participe à la création du parti politique Demosistō et se présente deux ans plus tard pour être élue députée avant que Pékin n’invalide sa candidature. En 2020, elle participe activement aux manifestations en faveur de la démocratie à Hong Kong avant d’être arrêtée et condamnée à 10 mois de prison au nom de la loi sur la sécurité nationale.

 

Candidature proposée par des élèves du Lycée Alain Chartier de Bayeux, du Lycée Charles de Gaulle de Caen, des jeunes de Nantes et des jeunes volontaires en mission de service civique à Unis-Cité Normandie (Rouen).

 

 

Omar Radi

34 ans

Maroc

Omar Radi​©freeomarradi.com
​©freeomarradi.com

 

Né en 1986 à Kénitra au Maroc, Omar Radi est un journaliste d'investigation marocain. Il a écrit plusieurs enquêtes remarquées sur l'injustice sociale au Maroc, l’économie de rente, la spoliation des terres. Il a aussi révélé une vaste affaire de corruption impliquant des ministres et des conseillers du roi. Ces articles dérangent et ont fait réagir jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Omar Radi a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour “outrage à magistrat” suite à la publication du tweet suivant : « Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ». Placé en détention préventive en juillet 2020, il est poursuivi pour "financements étrangers", "atteinte à la sécurité intérieure de l'État" et "viol". Ces proches et de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme ont fermement condamné ces accusations, considérant qu’il s’agit d’une manipulation flagrante du système judiciaire pour réduire un journaliste critique au silence.

 

Candidature proposée par des jeunes de Saint-Mammès en Seine-et-Marne.

 

 

 

"Les délibérations du jury du Prix Liberté 2021, proposé par la Région Normandie et mis en œuvre avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, en partenariat avec les Autorités Académiques de Normandie et le réseau Canopé, ont désigné trois finalistes parmi plus de 250 dossiers de candidature : Agnes Chow, militante pour le droit à la démocratie et à l’indépendance politique de Hongkong (qui purge une peine de prison actuellement) ; Omar Radi, journaliste d’investigation marocain et militant des droits humains (en prison également) ; Sonita Alizadeh, rappeuse et militante afghane qui lutte, à travers son art, contre le mariage forcé des jeunes filles. En présidant ce jury composé de 30 jeunes de 15 à 25 ans en France et dans le monde entier, j’ai été très heureuse de partager ces moments d’échange, de débat et de réflexion. Leur investissement sincère et leur engagement m’ont émue et donné espoir pour l’avenir. J’espère que ce prix permettra non seulement de mettre en lumière la lutte de ces personnes mais aussi de provoquer l’envie chez des jeunes du monde entier de s’engager et de perpétuer ce combat. Vive la liberté !"

A déclaré Nadia Khiari, Willis from Tunis, Présidente du Jury Prix Liberté 2021, à l’issue des travaux.

 

 


Les 17 pays représentés dans le jury international sont : l’Allemagne, l’Espagne, la France, le Nicaragua, la Côte d'Ivoire, le Maroc, l’Italie, le Canada, les Pays-Bas, l’Argentine, l’Inde, les Etats-Unis, la Pologne, l’Ukraine, le Niger, le Mexique et la Jordanie.

Lors de la prochaine étape, du 15 mars au 25 avril 2021, les trois personnes nominées par le jury seront soumises au vote en ligne des jeunes du monde entier.

Le troisième Prix Liberté sera remis en septembre 2021 à l’Abbaye-aux-Dames à Caen dans le cadre du Forum mondial Normandie pour la Paix.

Pour cette troisième édition, l’appel à propositions "Notre Prix Liberté 2021" a connu un réel engouement de la part des 15-25 ans : 1 400 jeunes dans le monde ont adressé 370 propositions cette année contre 238 l’an dernier dont 50 de jeunes internationaux contre 13 en 2020.

Manifestation originale en faveur de la Liberté dans le monde, créée en 2019 par la Région Normandie en partenariat avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, les autorités académiques de Normandie et le réseau Canopé, le Prix Liberté met à l’honneur une personne ou une organisation engagée dans la défense des libertés dans le monde.

Les jeunes ont remis le Prix Liberté en 2019 à la jeune militante suédoise Greta Thunberg pour son combat en faveur de la justice climatique. En 2020, le Prix Liberté fut attribué à Loujain AlHathloul, libérée le 10 février 2021 après 1 001 jours de détention en Arabie Saoudite, pour son combat en faveur des droits des femmes dans son pays.

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