Une année s’achève pour ce dispositif pédagogique de sensibilisation à la liberté et aux droits de l’Homme proposé par la Région Normandie, mis en œuvre avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, en partenariat étroit avec les Autorités Académiques de Normandie et le réseau Canopé. Le Prix Liberté invite chaque année les jeunes de 15 à 25 ans du monde entier à désigner une personne ou organisation engagée dans un combat exemplaire en faveur de la liberté.
Le vote en ligne qui a pris fin le 25 avril 2022 a désigné Child’s Right and Rehabilitation Network (CRARN) comme lauréat du Prix Liberté 2022. Le 31 mai 2022, les acteurs de cette édition et les jeunes étaient invités à la cérémonie officielle de remise du Prix.
La consécration d’une année entière d’engagement des jeunes
Les lycéens et jeunes qui ont pris part aux étapes du Prix Liberté (propositions, jury, vote) étaient présents en nombre avec près de 3000 participants à cette cérémonie. Après une année d’accompagnement pédagogique et d’engagement, l’ambiance était lors de l’événement à la célébration.
Plusieurs jeunes ont d’ailleurs été invités sur la scène pour mettre en avant leur travail :
Lena et Jeano, qui ont soumis à l’appel à proposition le Child’s Right and Rehabilitation Network. Lena avait connu cette association en visionnant un reportage d’Arte consacré à cette organisation nigériane.
Sébastian a quant à lui créé le trophée de cette édition qui a été remis au CRARN. Celui-ci représente à la fois une branche d’olivier mais également une colombe par sa forme évoluant vers la plume. Le trophée est également porteur d’attachement puisque le bois d’olivier vient même de sa terre familiale.
Le jury évidemment qui a eu l’occasion de délibérer entre 253 dossiers pour en soumettre 3 au vote international.
Moments festifs et émotions
L’ensemble de la cérémonie a basculé entre différents temps forts sous forme d’échanges, de discours et d’interludes artistiques mais aussi entre comique et émotion ! Au programme : rire de la censure pour y sensibiliser le public présent ou bien chanter une musique interdite au Liban !
Grande émotion lors de la vidéo d’Anna du jury, une ukrainienne vivant en Pologne pour ses études. Après le récit du quotidien de ses proches et du bouleversement vécu en raison du déclenchement soudain de cette guerre, elle reste cependant déterminée à agir pour la paix et la liberté :
« mon expérience dans ce projet m’incite à me battre ».
Les membres du jury présents ont tous souligné l’impact de cet événement incarné qui les a poussés à la solidarité.
Des figures d’engagement
La cérémonie a aussi été l’occasion d’accueillir les figures phares qui ont contribué au Prix Liberté.
Charles Norman Shay, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, est parrain du Prix Liberté depuis son lancement. A nouveau présent pour cette cérémonie et accueilli par une standing ovation, son discours plein d’humilité a rappelé l’importance du combat de l’ONG récompensée et lui a permis de souhaiter « le meilleur pour cette association et pour tous les enfants du Nigéria. »
Rony Brauman, ancien Président de Médecins sans frontières et Président du Jury du Prix Liberté, est une autre figure forte notamment pour les membres du Jury qui ont pu le côtoyer lors des délibérations. Autant inspirés que rassurés par leur Président, ils ont affirmé « être ressortis grandis » de cette semaine. Rony Brauman lui-même a pourtant soufflé avoir été intimidé par l’ampleur de la tâche. Soutenu par les équipes de l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, il a surtout noté son plaisir de converser avec des jeunes qui « se posaient les bonnes questions ». Lors de l’événement, c’est sur un conseil qu’il a fini son allocution : « La liberté ne doit pas servir à dresser des épouvantails à l’extérieur », citant plusieurs cas français d’injustice et d’atteintes aux droits humains, dans l’histoire mais aussi aujourd’hui.
Child’s Right and Rehabilitation Network, Prix Liberté 2022
Fondée au Nigeria, l’organisation lauréate veille à apporter un soutien médico-social, psychologique et humanitaire aux enfants des rues victimes de discrimination en raison de prétendus pouvoirs maléfiques.
Son fondateur, Sam Itauma, a reçu le Prix Liberté ce 31 mai. Au-delà de la promotion de son association, il a raconté les épreuves qu’il a subi en raison de son engagement : tentatives d’assassinat, fuites qui l’ont amené à des conditions de vie parfois difficiles… il tire de cela une valeur clé : le courage.
« Le courage, c’est la leçon que je retire de tout cela et c’est la pierre angulaire de la lutte pour la liberté. »
Un bel enseignement à suivre pour tous ceux qui, comme le CRARN et comme les jeunes qui ont participé au Prix Liberté, souhaitent porter un combat.
Retrouvez la cérémonie en vidéo
Photographies Région Normandie - Eric Biernacki
