Jody Williams, prix Nobel de la Paix
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Quel rôle ont les femmes dans les processus de paix ? Pour y répondre, quatre expertes, dont Jody Williams, prix Nobel de la Paix en 1997.

Forum Mondial

Quelques hommes sont présents parmi un auditoire majoritairement féminin et dès les premiers mots du débat, le ton est donné par la modératrice, Sarah Taylor, chercheuse à l’International Peace Institute. « Pendant des siècles et des décennies, les femmes étaient soit absentes soit sous-représentées dans les processus de paix. Mais les choses ont commencé à évoluer quand elles ont su se mobiliser. »

Quel rôle et à quel niveau ?

Si seulement 2% des médiateurs de l’ONU sont des femmes, au niveau local elles sont souvent surreprésentées. Alors pourquoi si peu de femmes aux plus hauts niveaux ? Pour Catherine Turner, professeur à l’Université de Durham : « Les femmes se concentrent sur les relations humaines et la conciliation au niveau local, car elles sont souvent perçues comme moins menaçantes et sans rôle politique prédominant. Mais ce n’est pas reconnu comme une compétence de médiation, ce qui pose problème en matière de leadership ». 

Alors, faut-il faire preuve de créativité pour inclure les femmes dans la résolution des conflits tel celui qui dévaste la Syrie ? Christina Shaheen, conseillère pour les questions de genre auprès du Bureau de l’envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie aux Nations Unies, a conçu des stratégies pour améliorer la place des femmes syriennes dans les discussions de paix. « J’ai proposé qu’elles viennent en tant que conseillères. Elles se sont engagées à aborder toutes les questions liées à la Syrie et pas seulement aux femmes. Elles venaient de milieux très différents, certaines laïques, d’autres très religieuses, mais toutes des femmes de terrain, que ce soit au niveau humanitaire ou comme membres de groupes armés. En se réunissant, ces femmes d’horizons différents ont créé un lien entre l’ONU et la Syrie. »

La parole aux femmes

Pour Jody Williams, prix Nobel de la Paix, il n’y a pas de recette magique. Mais la dernière chose à faire est de se taire car c’est se rendre complice. « J’ai commencé mon activisme avec la guerre du Vietnam. Depuis toujours, si je vois quelque chose d’inacceptable en restant les bras ballants, j’en suis complice. J’ai choisi d’être provocatrice. Les femmes polies ne rentrent pas dans l’Histoire ! Depuis la création du Nobel de la Paix, 83 hommes l’ont eu, 22 associations et seulement 18 femmes. Six femmes Nobel se sont mobilisées pour travailler sur la notion de paix durable mais aucun lauréat homme. Les femmes se demandent comment aider les autres et non pas comment tirer la couverture à soi ! »

Les femmes leaders de paix : une force pour l’avenir

 

 

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