Antoinette CHAHINE a été accusée d’avoir participé a un attentat au Liban en 1997
et condamnée a mort a |’age de 22 ans. Après avoir été torturée et emprisonnée
pendant 5 ans, elle a finalement été innocentée et libérée le 24 juin 1999.

Dans son livre « Crime d’innocence » paru en 2007 dans lequel elle relate son
calvaire, elle écrit : "Là dans un bureau, on m’assoit sur une chaise. On me bande
les yeux. Plusieurs personnes viennent m’interroger.... J’ai tout dit, je n’ai rien à
ajouter, je voudrais rentrer chez moi, pourvu qu’ils ne me retiennent pas trop
longtemps, et ce cadeau pour la fête des mères que je n’ai pas encore trouvé...

La terreur m’envahit avec toujours ce sentiment que cela ne peut pas être vrai, cet
engrenage de folie dans lequel je suis prise. Les pressions psychologiques
s‘accentuent. Je suis humiliée, traitée comme une criminelle."

Plus loin, Antoinette précise : "On m'attrapait par les cheveux pour me cogner la
tête contre un mur. Ma tête, une baudruche, un objet creux qui rebondit au gré de
mes tortionnaires. Le supplice de « balanco » est ici la règle : les mains liées derrière
le dos et les yeux bandés, on relève le corps entier par une corde pendue au plafond.
Enfin arrive le verdict : « J‘apprends que je suis condamnée a la peine capitale,
atténuée en emprisonnement a perpétuité, « atténuée » ? je ne sais pas ce qui est
pire. Déjà je suis ailleurs, évanouie sous le choc... Je veux parler mais aucun son ne
traverse ma gorge. Je veux me lever, mes jambes ne répondent pas. Je me vois
enfermée dans une double prison, l’une en moi, l’autre autour de moi ».

Depuis sa libération, Antoinette devenue une grande défenseure des droits humains
« a pris son bâton de pèlerin pour témoigner inlassablement » contre l‘injustice, la
torture et la peine de mort a l’international et dans son pays, le Liban.