Fawzia Koofi est membre de la délégation de la République islamique d’Afghanistan dans le cadre des négociations de paix. Elle s’est forgé un tempérament de meneuse au fil de son parcours au sein d’un pays minés par les conflits internes. Après l’obtention de son baccalauréat, elle entame sa préparation aux études de médecine. Malheureusement, le pays tombe aux mains des Talibans peu après en septembre 1995 et l’éducation des femmes est totalement interdite. Face à l’inaccessibilité d’un cursus universitaire, elle se consacre à des organisations pour les droits des femmes et travaille en étroite collaboration avec certains groupes parmi les plus vulnérables tels que les déplacés internes ou les femmes et enfants marginalisés. Après la chute des Talibans, elle suit des cours du soir à la faculté de droit tout en poursuivant son engagement pour les droits des femmes et des enfants au sein d’UNICEF Afghanistan. Elle obtient finalement sa licence auprès de la faculté de droit et de science politique de l’Université de Kaboul, puis son master en relations internationales auprès de la Geneva School of Diplomacy de Genève.

Son héritage politique familial et son goût pour le service public l’incitent à saisir les nouvelles opportunités qui s’offrent alors à de nombreuses femmes. Elle décide de déclarer sa candidature aux élections législatives pour la province du Badakhshan et est élue en septembre 2005, juste après l’élection du premier Parlement depuis 33 ans. Elle devient ensuite la première femme de l’histoire de l’Afghanistan à occuper le poste de second adjoint du président du Parlement.

Elle soutient plusieurs initiatives en faveur des droits des femmes, parmi lesquelles l’amélioration des conditions de vies des femmes dans les prisons afghanes, l’adoption de résolutions ainsi que la mise en place sous son impulsion d’une commission contre la violence faite aux enfants présidée par le premier vice-président d’Afghanistan. Elle a introduit de nombreuses lois progressistes pour la protection des femmes et des enfants, notamment contre la violence faite aux femmes, contre le harcèlement des femmes et des enfants ou pour la protection des enfants. Elle a également contribué à l’élaboration de lois garantissant le respect des droits de l’homme et du citoyen. Elle a défendu l’éducation des femmes et des filles, prônant l’accès à de bonnes écoles tout en favorisant l’éducation informelle des enfants déscolarisés de sa circonscription de la province du Badakhshan.

Elle a publié Lettres à mes filles, ainsi qu’une autobiographie intitulée The Favored Daughter. En 2016, elle est élue à la présidence du Comité des droits de l'homme de l'UIP, qui œuvre à promotion de la démocratie et de la paix dans le monde.

Plusieurs fois distinguée, elle figure notamment dans la liste des Young Global Leaders (jeunes leaders mondiaux) du Forum économique mondial en 2016 et dans la liste des personnalités les plus courageuses de Time Magazine en 2013. Elle a également reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquels les prix Women of Knowledge et Minerva.

Elle est à la tête d’un nouveau parti politique, le Mouvement pour le changement en Afghanistan.

Remarquable gage de sa réussite, elle a récemment été nominée pour le prix Nobel de la Paix.

 

Ancienne député, ancienne membre de l'équipe de négociation avec les Talibans, et présidente du parti politique "mouvement pour le changement"
Participation aux sessions du Forum
Édition
2021
Débat